• Chapitre 3 : Premier cours

    Je grandis. Lorsqu’on m’apprit à écrire, ma vie devint bien plus facile. Jusque là, Keily m’avait enseigné beaucoup de choses, mais j’étais tellement curieuse que ça ne me suffisait jamais. C’est à cet âge là que commencèrent les différents cours : maitrise de l’Air et Techniques de combat, bien que parfois ils se recoupent, à mon grand désespoir …<o:p></o:p>

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    Chapitre 3 : Premier cours<o:p></o:p>

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    - Prêts ? Hajimé !

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    Le duel commence. En deux minutes, il est réglé. La différence de niveau entre les deux combattants est largement visible.

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    - En ligne !

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    Tirée de son observation, Elwing obéit. Avec les autres élèves, ils se mettent en rang d’oignons. Avec elle, ils sont 15. Leur professeur leur fait face.

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    - Je me présente. Maitre Lang. Je serai votre professeur de maitrise pour cette année … ou moins longtemps, si vous ne respectez pas les règles. A votre tour.

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    Tous les élèves, les uns après les autres, se présentent. Quand vient son tour, elle s’avance et tend un papier sur lequel sont marqués trois mots.

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    « Elwing Kerianne. Muette. »

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    Il prend le papier. Fronce les sourcils. Lit les deux premiers mots à voix haute. Sans rien ajouter, il fait signe à celui d’après de continuer.

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    Une fois les présentations finies, il décide de leur faire une démonstration.

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    - La maitrise de l’Air, ce n’est pas créer de petits vents ridicules pour faire tomber des feuilles ou balayer une maison. L’Air est une force.

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    On installe un mannequin devant lui.

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    - Une des forces les plus puissantes qui soient.

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    Elle tranche …

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    … écrase …

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    … étire …

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    … explose.

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    Chaque mot a été suivi d’une démonstration de son application. Elwing est horrifiée. Ce n’est pas du tout ce à quoi elle s’était attendue.

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    Elle entend un soupir agacé. Discret, presque inaudible. Elle regarde autour d’elle. Apparemment, elle est la seule à l’avoir entendu. Elle cherche d’où il vient, remarque un homme, un moine apparemment, assis dans le coin opposé. Il semble à la fois désolé et en colère. Surpris aussi, quand il voit qu’elle le fixe. Il sourit légèrement, d’un sourire en coin, mystérieux. Il se lève. Doucement, sans aucun bruit. Comme porté par un courant d’air …

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    Il s’avance.  Sûr de lui. Imposant. Impressionnant.

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    - Lang ?

    - C’est « Maitre » La …

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    Il se retourne. Se tait.

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    - Que veux-tu ?

    - Je m’occupe de cette élève.

    - Laquelle ?

    - Elle.

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    Il la pointe du doigt.

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    - Ah … elle … bah ! Fais-en ce que tu veux ! C’est une muette …

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    Prononcé ainsi, le mot sonne presque comme une insulte.

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    - Elle ne peut peut-être pas parler, mais elle, au moins, elle sait écouter.

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    « Maitre » Lang ne répond rien. Le moine se retourne vers Elwing.

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    - Je t’attends ici même ce soir au coucher du soleil.

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    Sur ce, il tourne les talons et s’en va. Maitre Lang lui fait signe de s’en aller, puisqu’elle ne participe plus au cours, ce qu’elle fait.

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    Elle n’a jamais eu l’occasion de visiter la ville dans ses moindres recoins avec Keily, alors elle profite de l’après-midi pour fouiner partout. Elle visite des boutiques, s’émerveille devant les vitrines, se perd parfois … mais le soleil n’a pas encore totalement disparu qu’elle est de retour dans la salle. Il n’y a plus personne. Seul un mot est placé à l’entrée.

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    « Tu es en avance ! ^__~

    Ton premier cours consiste à me rejoindre.

    Bonne chance ! »

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    Mais comment a-t-il su que … ?

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    Mais bon, pas le temps de trainer. Il faut qu’elle le retrouve avant de devoir rentrer.

    Comment ? Elle a sa petite idée … Elle, au moins, elle sait écouter

    Elle ferme les yeux.

    Tend l’oreille.

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    Que veux-tu savoir apprentie ?<o:p></o:p>

    Je veux savoir où est mon maitre.

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    Les gens passent à côté d’elle sans lui prêter attention. Ils parlent fort, mais ça ne la dérange pas.

    Le vent lui parle.

    Non, plus que ça, tout souffle d’air.

    Celui-ci lui indique la chute d’une pomme, celui-là l’écart d’un passant, …

    … un autre le chemin qu’il a pris.

    Elle le sent.

    Elle le suit.

    Elle traverse ainsi la ville, et arrive au pied du haut mur d’une tour.

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    Il est là-haut …<o:p></o:p>

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    Elle prend son courage à deux mains, commence à monter. En bas, les pierres sont écartées, et les prises faciles. Mais en montant, elles se resserrent, rendant l’escalade de plus en plus dure. Elle manque tomber. Une violente bourrasque la maintient le long de la paroi.

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    Merci.<o:p></o:p>

    De rien, jeune apprentie …<o:p></o:p>

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    Se sentant soutenue, elle reprend l’ascension, plus confiante.<o:p></o:p>

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    Elle arrive en haut. La vue est splendide. Une légère brise souffle, rafraichissante dans l’air chaud de cette soirée. Il est là, assis plus loin. Lorsqu’elle le remarque, il se lève, et vient vers elle.<o:p></o:p>

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    - Ta première leçon est terminée. Bravo.<o:p></o:p>

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    Hein ? C’est quoi ça ? Qu’est-ce que ça veut dire ?<o:p></o:p>

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    - Maintenant, on va redescendre.<o:p></o:p>

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    Je le crois pas … Tant d’efforts pour redescendre tout de suite …<o:p></o:p>

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    Il se met au bord et saute dans le vide, se rattrapant à une prise un peu plus bas.<o:p></o:p>

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    Wow … c’est parti …<o:p></o:p>

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    Ne voulant pas tenter le diable, elle descend plus doucement, prise par prise. A peine arrive-t-elle à la hauteur du moine qu’il repart. Elle soupire. Il est décidément bien bizarre …<o:p></o:p>

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    Il faudra qu’un jour je lui demande son nom …<o:p></o:p>

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    Mon maitre s’appelait Eril, et il refusa que je l’appelle « maitre », ce qui au début me dérangea. Mais au final, nous devînmes très bons amis. Tous les soirs, il me donnait rendez-vous au coucher du soleil, et me confiait sa leçon. Le retrouver, grimper une tour, arriver à le faire tomber … le plus dur était sans aucun doute le dernier. Maitre Lang étant également le professeur d’apprentissage des techniques de combat, Eril demanda mon transfert avec lui. Avec lui, je devins plus agile, et plus rapide. Bientôt, nous partîmes en voyage, et au bout de quelques temps, nous fûmes au même niveau. J’avais alors environ 10 ans … et ma vie allait bientôt prendre un nouveau tournant.


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