• Chapitre 4 : Détruite

    Ma vie s’écoula ainsi lentement au fil des jours. Eril m’avait appris tout ce qu’il savait, mais cela ne me suffisait plus. Nous partions souvent en voyage, car il considérait que les Nomade de l’Air, comme il les appelait, devait beaucoup voyager, afin de connaitre toutes les terres connues. De temps en temps, mes parents venaient me rendre visite, mais le plus souvent c’était moi qui revenais dans mon village. Malheureusement, l’ambiance joyeuse que j’avais connue étant petite disparaissait de jour en jour. Des brigands avaient élu domicile dans les montagnes alentour. C’est une histoire complexe que je vous raconterai peut-être, mais plus tard. Lorsque mon récit reprend, j’ai 10 ans. Je suis au village où l’atmosphère s’est dégradée au point que plus personne ne sourit. Tout le monde vit dans la crainte de voir arriver au loin la poussière indiquant la venue des brigands ...<o:p></o:p>

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    Chapitre 4 : Détruite<o:p></o:p>

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    - Les maîtres de l’Air aident les gens. Ils sont pacifiques et prônent le respect de toute vie. Retient le bien, Elwing, car c’est un des principes le plus important.<o:p></o:p>

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    Elwing hoche la tête. Elle boit littéralement les paroles de sa mère.<o:p></o:p>

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    Cala fait presque deux heures maintenant qu’elles sont parties dans la montagne toutes les deux. Elinda cherchait des champignons, des Anthurus argenté qui ne poussent qu’à partir de 1000m. Elles sont parties tôt, afin d’être revenues le soir même. La journée s’annonce magnifique, ensoleillée. Parfaite pour une petite promenade entre filles, et des mots de sagesse nomade chuchotés sous les arbres. Oui, parfaite ... pour le moment.<o:p></o:p>

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    Alertée par un signe quelconque,  Elinda se retourne. Ses yeux s’agrandissent d’effroi. Intriguée, Elwing se retourne à son tour, et reste abasourdie par ce qu’elle a devant les yeux. Du bas de la montagne, de la fumée monte vers le ciel. Un incendie. Une sensation étrange la saisit. Une impression bizarre ... Elinda porte sa main à son cœur.<o:p></o:p>

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    - Non ...<o:p></o:p>

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    L’air interrogatif, Elwing regarde sa mère, avant de comprendre toute la portée de cette phrase. Son village trouve dans cette direction ... Est-il possible que ...<o:p></o:p>

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    D’un même mouvement, elles rangent leurs affaires, et courent jusqu’au village. Les traces de sabots qu’elles rencontrent sur le chemin et la poussière en suspension dans l’air leur fait accélérer leur course. Elles s’arrêtent à l’entrée de leur village. Aucun mot n’aurait pu décrire l’horreur qu’elles ont sous les yeux.<o:p></o:p>

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    Tout est en feu. Le panneau signalant l’entrée du village crépite encore quelques instants avant que les poteaux qui le soutiennent, rongés par les flammes, carbonisés, ne cèdent. Tout s’écroule devant elles dans un grand fracas de bois craqué. Comme réveillée par ce bruit soudain, Elinda commence à s’éloigner en courant à travers les rues. Elwing la suit du mieux qu’elle peut. Toutes deux s’arrêtent devant une maison en flamme au centre de la ville.<o:p></o:p>

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    Non ... Pourquoi ... ?<o:p></o:p>

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    Mais là n’est pas le plus horrifiant. Mettre le feu à des maisons, en soi, ce n’est rien. Mais c’est à ce moment là qu’elles prennent conscience des coups qu’on donne à la porte. Quelqu’un frappe de l’intérieur. Ils ont enfermé les gens à l’intérieur de leur maison avant d’y mettre le feu. Les volets, fermés et barricadés fermement de l’extérieur, empêchent toute fuite. Quels êtres humains peuvent faire ça ? Qu’est-ce qui les a poussés à faire une telle chose ? Elwing n’arrive pas à comprendre.<o:p></o:p>

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    Il fait chaud. Une chaleur infernale. Et pourtant, elles ne pouvaient pas bouger. Pas partir. Elinda rompt la première l’immobilité. Elle tente d’ouvrir la porte, mais celle-ci a été bien close. Elle crée donc une rafale qu’elle envoie sur la porte. Celle-ci tient bon. Elinda en envoie une autre, puis une autre encore. Pendant ce temps, Elwing, statufiée, incapable du moindre mouvement, la regarde. Au loin, on entend des maisons s’effondrer sur elles-mêmes.<o:p></o:p>

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    La porte tremble sous les asseaux du vent, asseaux désespérés conduits par une Elinda tout aussi désespérée. Elwing reprend conscience et attrape le bras de sa mère, priant qu’elle comprenne ce qu’elle lui dit.<o:p></o:p>

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    Si tu ouvres la porte tout va s’effondrer ! Il faut trouver autre chose !<o:p></o:p>

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    - Mais quoi ? Tu veux que je les laisse comme ça ? Notre devoir est d’aider les gens !<o:p></o:p>

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    Oui, mais pas en nous tuant pour ça ! S’il te plait !<o:p></o:p>

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    - Tu es bien trop jeune Elwing, tu ne peux pas comprendre ...<o:p></o:p>

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    Elinda passe une main remplie de tendresse maternelle sur la tête de sa fille. Son visage s’anime en un sourire triste. Elwing est elle persuadée que c’est elle qui a raison. Sa mère la fait s’asseoir de l’autre côté de la rue, en l’obligeant à ne pas bouger, puis elle retourne devant la maison et de rafales elle passe à de véritable tornades. La porte finit par craquer, et tombe. Elinda se précipite à l’intérieur.<o:p></o:p>

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    Maman ! Non ! Tout va s’effondrer !<o:p></o:p>

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    Le feu continue de détruire les fondations de la maison. Personne n’est encore ressorti. Les jambes tremblantes, Elwing se lève et se dirige vers ce qui était sa maison. Une silhouette se profile à l’entrée.<o:p></o:p>

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    Maman ! Vite, tout va tomber ! Dépêche-toi !<o:p></o:p>

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    Un grand craquement, suivit d’un fracas énorme et toute la maison s’écroule. Après le tumulte, le silence est pesant. On entend juste quelques crépitements, signes que les restes de l’habitation continuent de brûler.<o:p></o:p>

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    Maman ?<o:p></o:p>

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    ...<o:p></o:p>

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    MAMAN !!<o:p></o:p>

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    Mais seul le silence lui répond. Effondrée, Elwing tombe à genoux sur le sol. Elle n’a plus aucune force.<o:p></o:p>

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    « Tu ne seras jamais seule ma fille »<o:p></o:p>

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    Menteuse. Je suis seule. Totalement seule.<o:p></o:p>

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    Le vent souffle, chassant la fumée loin du village ravagé par les flammes. Elwing ferme les yeux et respire un grand coup. Son premier cours lui revient en mémoire. Le tout premier.<o:p></o:p>

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    « L’Air est une force. »

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    Les Maitres de l’Air sont pacifiques ? On n’avait rien demandé, ils nous ont attaqués. On a beau être pacifistes, on peut se défendre ... mais on n’était pas là ... L’Air est une force ... oui, une sacrée force ...<o:p></o:p>

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    Elwing ruminait sa colère. Elles étaient parties, elles étaient revenues trop tard, le village était anéanti, et toute sa famille venait de mourir sous ses yeux. Les émotions tourbillonnent en elle, comme le vent autour d’elle se met à tourbillonner. Elle est en colère, elle est triste ...

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    ... et elle réclame vengeance.

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    Vous savez tout du premier événement qui détruisit ma vie. C’est ainsi que, en un instant, je perdis tout ce que je possédais. Non, pas encore tout. Il me restait le vent, l’Air, mon élément ...<o:p></o:p>

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    Mais pour combien de temps ?


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